Le Radon : un gaz radioactif présent en Corse - 07/09/2024
Le radon : un gaz radioactif naturel à surveiller
Le radon est un gaz radioactif incolore, inodore et insipide qui se forme naturellement dans les sols. Issu de la désintégration de l’uranium présent dans les roches, ce gaz se diffuse dans l'air ambiant et peut s'accumuler dans les habitations, notamment dans les espaces clos comme les caves ou les sous-sols. Bien que naturellement présent dans l’environnement, le radon est considéré comme la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme, ce qui en fait un enjeu majeur de santé publique.
Origine et répartition du radon
Le radon provient principalement de la désintégration de l'uranium et du radium présents dans les roches terrestres. On le trouve en quantités plus ou moins importantes selon la composition géologique des régions. Les zones granitiques et volcaniques, riches en uranium, sont les plus concernées. Ce gaz peut migrer du sol vers la surface en traversant les fissures et les pores des roches, et s'infiltrer dans les bâtiments, où il peut atteindre des concentrations dangereuses.
Le radon se mesure en becquerels par mètre cube (Bq/m³). Le seuil de vigilance est fixé à 300 Bq/m³ selon les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les réglementations européennes. Au-delà de ce seuil, des actions sont nécessaires pour réduire la concentration et limiter les risques sanitaires.
Origine et répartition du radon en Corse
En raison de ses caractéristiques géologiques, la Corse est plus exposée que d'autres régions françaises à des concentrations élevées de radon. Le granit, très présent en Corse, libère naturellement des quantités plus importantes de ce gaz. Cette situation est accentuée dans certaines zones, notamment en Haute-Corse, où la concentration en radon peut être plus importante.
Selon l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), plusieurs communes corses sont classées en zone 3, c’est-à-dire des zones à potentiel élevé de radon. Ces communes sont surveillées de près afin d’identifier les zones où des actions correctives doivent être mises en place.
Les dangers pour la santé
Le principal danger du radon réside dans son potentiel cancérogène. Lorsque ce gaz est inhalé, ses particules radioactives se déposent dans les poumons et émettent des rayonnements ionisants qui peuvent endommager les cellules pulmonaires. À long terme, une exposition prolongée à des niveaux élevés de radon augmente considérablement le risque de développer un cancer du poumon. Selon l’OMS, environ 3 à 14 % des cancers du poumon sont dus à l'exposition au radon, en fonction des niveaux de concentration dans les habitations.
Les fumeurs sont particulièrement vulnérables, car l'effet cancérogène du radon est amplifié lorsqu'il est combiné avec le tabagisme. En effet, les personnes qui fument et sont exposées au radon ont un risque de cancer du poumon nettement plus élevé que celles qui ne fument pas.
La détection et la prévention
La détection du radon dans les habitations est essentielle pour prévenir les risques sanitaires. Il existe des dispositifs simples, appelés dosimètres, qui permettent de mesurer la concentration de radon dans l'air intérieur. Ces appareils peuvent être placés dans une maison pendant plusieurs semaines, généralement entre 2 et 3 mois, pour une mesure fiable.
En cas de concentration élevée, plusieurs solutions permettent de réduire la présence de radon :
- Ventilation accrue des espaces : Aérer régulièrement les pièces permet d’évacuer le radon accumulé.
- Amélioration de l’étanchéité des bâtiments : Colmater les fissures dans les murs et les sols, ainsi qu'étanchéiser les fondations, limite l'infiltration du radon dans les habitations.
- Installation de systèmes de dépressurisation : Ces dispositifs permettent de réduire la pression dans le sous-sol pour empêcher le radon de pénétrer dans les maisons.
Les zones où la géologie favorise la présence de radon font l’objet de mesures spécifiques. En France, par exemple, certaines régions sont classées en zones à risque, et des actions de dépistage sont recommandées dans les bâtiments publics comme les écoles et les hôpitaux.
Le cadre législatif
En réponse aux dangers posés par le radon, de nombreuses législations ont vu le jour, notamment en Europe. Depuis 2018, la directive européenne 2013/59/Euratom oblige les États membres à surveiller les niveaux de radon dans les bâtiments et à prendre des mesures pour réduire les expositions. En France, le plan national d'action sur le radon vise à sensibiliser la population et à encourager les actions de prévention dans les zones à risque.
De plus, la loi impose aux vendeurs et aux bailleurs de biens immobiliers situés dans des zones à fort potentiel radon de fournir des informations sur les concentrations dans leur propriété. Cela permet aux futurs acquéreurs ou locataires de prendre des décisions éclairées sur les risques liés à l’exposition au radon.
Un enjeu global de santé publique
Bien que souvent négligé, le radon constitue un risque sanitaire majeur dans de nombreuses régions du monde. Des pays comme le Canada, la Suède ou encore l’Allemagne ont mis en place des programmes de grande envergure pour réduire les concentrations de radon dans les habitations et sensibiliser leurs populations.
La prise de conscience de ce danger croissant et la mise en place de solutions simples mais efficaces, telles que la ventilation ou l’étanchéité des bâtiments, peuvent drastiquement réduire les risques liés au radon. Pour les gouvernements, la lutte contre l'exposition à ce gaz constitue désormais une priorité dans les politiques de santé publique, car les effets du radon sont cumulatifs et insidieux, mais prévisibles et évitables.
Conclusion
Le radon, bien qu’invisible et inodore, est un danger réel pour la santé, notamment en matière de cancer du poumon. Détecter et réduire sa concentration dans les habitations, surtout dans les régions à risque, est une priorité pour prévenir les effets graves de ce gaz radioactif naturel. En prenant des mesures simples et en sensibilisant le grand public, il est possible de limiter considérablement les dangers liés à l’exposition prolongée au radon.
Radon en milieu de travail. Réglementation - Risques - INRS
Carto_Radon_BRGM_-_RP-50200-FR.pdf (developpement-durable.gouv.fr)
« Retour aux actualités
prestations